Tempow lève 4 millions de dollars et prépare son installation en Chine !
La météo est exécrable à Londres pour cette fin du mois de mars 2018. Sur le quai de l’Eurostar, au lever du jour, Vincent Nallatamby, CEO de Tempow, est pressé de rentrer à Paris retrouver ses associés. Il devait partir la veille mais il s’est attardé. Au moment d’embarquer, il rejoint Lars Fjeldsoe-Nielsen, un des principaux associés de Balderton Capital, un des plus grands fonds du capital-risque européen. Vincent l’a vu hier et Lars se rend aujourd’hui à Paris dans leurs bureaux pour continuer à discuter. Mais, entre les deux hommes, tout va se jouer pendant le trajet. Avec 4 millions de dollars à la clé.
Devenir le leader du marché bluetooth
4 millions de dollars, c’est le montant recherché par Vincent, Thomas et Julien, pour la première véritable levée de fonds de Tempow. C’est le palier à atteindre pour conforter leurs ambitions de devenir, à terme, leaders du marché du bluetooth.
Leur technologie est déjà intégrée sur les smartphones Motorola. Il faut continuer à investir dans la R&D, consolider leur équipe tech, et créer de nouveaux produits. Côté business, Tempow doit aussi finaliser d’autres deals avec les grands groupes mondiaux du secteur de la téléphonie, tout en visant sa propre implantation en Chine !
4 millions en 3 mois
Le premier contact les propulse dans la cour des grands. Nicolas Debock s’occupe du sourcing des startups françaises pour Balderton Capital. Il s’intéresse prioritairement aux innovations technologies à fort impact. Les discussions commencent la dernière semaine de janvier 2018. Très vite, tout s’accélère. Vincent passe beaucoup de temps à Londres dans les bureaux de Balderton, à deux pas du siège de Google UK. Son contact, c’est cette fois Lars Fjeldsoe-Nielsen, ancien d’Uber, WhatsApp et Dropbox. Lars a aussi bossé chez Voicesignal, Skyhook Wireless, Ness Technologies et T9 Tegic. Il a l’habitude de nouer des alliances stratégiques avec les grandes sociétés de télécommunications. « Il a tout de suite compris notre business », note Vincent : « il sait ce que c’est que de vendre des licences à des fabricants de téléphone. Il connaît notre job, nos clients et nos prospects. Notre business model lui parlait ». Avec un tel feeling, Vincent et Lars entrent très vite dans le coeur du sujet.
Les discussions commencent la dernière semaine de janvier avec Balderton Capital
Pour optimiser son pitch, Vincent a besoin d’un coup de main. Thomas et Julien lui présentent Inès Cheaib, polytechnicienne comme eux mais de la promo précédente. Inès est associée au sein de C4 Ventures, le fonds de Venture Capital créé par Pascal Cagni, ancien vice-président d’Apple Europe. Inès ne se contente pas de donner des conseils. Elle est emballée par le projet et convainc rapidement ses associés d’investir.
La nego dans l’Eurostar !
Balderton est toujours à la manoeuvre pour conserver le lead. Au bout d’un mois et demi de discussions, Vincent sent qu’on progresse vers le term-sheet. « J’étais encore en négo avec Lars un jeudi à Londres. Le lendemain, c’est lui qui devait venir à Paris, dans nos locaux, voir l’équipe et mes associés. Le point final était prévu le lundi où les partners du fonds devaient prendre ensemble la décision. Pour des raisons personnelles, j’ai décidé de passer la nuit à Londres. Du coup, tôt le lendemain, on se retrouve avec Lars, sur le quai de l’Eurostar. Pendant tout le trajet, on n’arrête pas de discuter. Peu avant d’arriver, il sort un document de sa mallette, contenant tous les termes de l’accord et l’offre écrite. C’est ce qu’il devait faire approuver au comité du lundi suivant. Il me dit qu’il est inutile d’attendre. Il veut qu’on signe dès notre arrivée dans les bureaux. Du coup, c’est moi qui demande à réfléchir. J’ai besoin de parler à mes associés, à notre avocat ». Lars n’en démord pas. Il ne reviendra à Londres qu’avec l’accord signé. C’est chose faite à 23h.
Richelieu avant Shenzhen !
L’horizon maintenant dégagé, Tempow va pouvoir doubler son effectif dans les 6 à 12 mois, principalement avec des ingénieurs. Vincent, un peu seul sur la partie business, va aussi pouvoir être épaulé. D’autant qu’une implantation en Chine, à Shenzhen, se profile pour la fin de l’année ou le début 2019. En attendant, pour faire face aux recrutements, Tempow déménage début juillet dans un grand appartement de 200m2 dans le secteur Richelieu.