Brigad : le « game changer » du recrutement dans l’hôtellerie et la restauration
« Jean, tu arrêtes le surf, tu quittes Los Angeles et tu me rejoins tout de suite à Paris. J’ai une nouvelle aventure à te proposer ! ». Octobre 2015, dans le restaurant dans lequel il a investi, suite à la revente de Printic, sa précédente startup, Florent vient de mettre le doigt sur un énorme problème que rencontrent tous les restaurateurs : leur difficulté à recruter et notamment à la dernière minute. « Je filais quelques coups de main dans ce restaurant et à plusieurs reprises, il nous est arrivé d’être plantés par des membres du staff. Je me disais qu’avec une simple recherche Google, on allait pouvoir rapidement trouver quelqu’un pour les remplacer. Mission impossible… ».
Pour développer la plateforme, Florent et son associé Alexandre ont besoin d’un CTO. Ils pensent immédiatement à Jean : « avec Florent, on s’est connu sur sa précédente boite dans laquelle j’étais stagiaire. Le jour de mon départ, sur le parking, je lui avais dit que s’il montait une autre boite, je voulais à tout prix faire partie de l’aventure ». Sans aucune hésitation, Jean quitte La Cité des Anges pour rejoindre Brigad.
Pas de temps à perdre…
Quand Jean rejoint l’aventure, l’équipe s’est déjà lancée dans le développement d’une plateforme : « Quand j’ai vu le truc, je me suis dit qu’on ne pouvait pas commencer l’aventure sur des bases aussi instables. Il fallait repartir de zéro et ça allait prendre du temps ». Ce temps, ils ne l’ont pas. Ils faut tester l’idée rapidement pour s’assurer qu’elle répond au besoin identifié : mettre en relation instantanément des restaurateurs et hôteliers avec des personnes cherchant un job. La techno la plus simple à mettre en place reste le SMS. Ils ouvrent une landing page, un numéro unique et postent quelques messages sur Facebook en proposant aux recruteurs de leur envoyer leurs demandes de staff et aux candidats de leur envoyer leur profil et leurs dispos. En quelques jours, ils reçoivent une dizaine de milliers de CV. « C’était une véritable tannée à traiter ! On avait construit un tableau Excel avec toutes les infos et on les connectait manuellement. » se souviennent douloureusement les fondateurs. Mais ils ont enfin leur preuve du concept. Un véritable game changer vient de naitre dans cette industrie.
Florent a l'idée de Brigad pour aider les restaurateurs à trouver du personnel à la dernière minute
Uber rentre au capital
24 mai 2016. Il pleut à torrent à Paris. Florent et Jean participent au UberPitch. Ils se retrouvent dans une voiture en train de pitcher Brigad devant un jury d’entrepreneurs et d’investisseurs français : « on s’est mis à pitcher un truc qu’on ne faisait pas du tout ! On a parlé de big data, de deep learning, d’intelligence artificielle au service du recrutement. On avait aucun espoir que ça passe… ». A leur grande surprise, ils gagnent le concours européen. La surprise est énorme. Ils s’envolent pour Berlin afin de rencontrer Travis Kalanick en personne avec qui ils discutent pendant plusieurs heures. Cette conversation avec le fondateur d’Uber leur permet de couper le temps d’un instant avec l’opérationnel et de prendre le recul dont ils avaient besoin sur leur vision. De son côté, Travis Kalanick, complètement enthousiasmé par Brigad, décide d’investir dans la startup. En rentrant de Berlin, ils décident de stopper le développement de la plateforme qu’ils étaient en train de construire pour repartir de zéro : « ça voulait dire effacer 9 mois de code. Pas évident mais indispensable! » se souvient Jean. Avec leur vision désormais limpide, en un mois la nouvelle version est prête. Les résultats ne se font pas attendre : « dès le premier jour, nous avons fait plus de volume d’affaires que sur les 9 mois de tests précédents… Nous avions enfin notre product market fit ».
Florent et Jean participe au UberPitch
Transformer un problème en opportunité
Les chiffres s’emballent. Chaque mois le volume d’affaires est multiplié par deux. Les équipes grandissent rapidement pour soutenir cette croissance. Mais un événement non prévu leur fait frôler la catastrophe. Le troisième associé décide de quitter l’aventure. Alexandre s’occupe de toutes les opérations et notamment de l’acquisition, ce qui, en phase de croissance, est vital pour une société. Jean et Florent sont sonnés mais réagissent vite et avec sang froid : « on s’est posé beaucoup de questions. On savait qu’on était sur un terreau super fertile. Beaucoup de personnes comptaient sur nous : aussi bien les restaurateurs que les candidats. On n’avait pas le droit de se planter ». Sans paniquer, les deux cofondateurs décident de faire encore plus confiance à leur équipe et continuent à beaucoup recruter : « on s’est rendu compte que nous avions des talents incroyables en interne, qu’il fallait responsabiliser. Sans eux, nous n’aurions pas pu franchir cette étape. ». Le service d’abord développé sur Paris fonctionne maintenant à plein régime. Il est temps pour l’équipe d’ouvrir une seconde ville. Leur ambition est bien entendu internationale mais il faut d’abord sécuriser le marché français. Dès novembre 2017, Brigad ouvre à Lyon.